En retrouvant mes journaux intimes, j’ai eu le sentiment que ces journaux étaient une matière sensible, témoin des décennies précédentes. Époque de transition dans le nouveau millénaire, de l’apparition du numérique, des premiers bouleversements post-modernes. Époque où les petites filles ignoraient que vingt ans plus tard, la société́ dans laquelle elles avaient grandi et consommé, arrivée à suffocation, pourrait les dissuader de faire des enfants à leur tour.
Parallèlement, aujourd’hui, l’entrée dans la trentaine suppose l’ouverture d’un nouveau chapitre de la vie. Cela peut s’accompagner d’évènements brutaux, comme la perte d’un parent, et surtout d’injonctions au couple, au foyer, à la maternité́ ou à la jeunesse éternelle, sûrement d’autant plus chez les femmes. Nos rêves d’enfants sont-ils fabriqués par la société́ ? Comment à la fois y être fidèle, qu’ils soient un moteur pour agir, et toutefois réussir à s’en émanciper ?