Notre première sensation à la lecture est de se confronter à une parole brute et sans filtre, une impression de propos rapportés d’échanges réels directement en prise avec une vérité de notre société. Cependant ces personnages, bien qu’inspirés de personnes existantes, sont fictifs.
Ces portraits de femmes extrêmes, monstres contemporains, qui représentent des problématiques paradoxales de notre société (question du tout-sain, de l’image, de la sécurité, du transhumanisme, du genre, de la sexualité…) surprennent et démontent nos préjugés. Joan Yago nous donne à entendre leur propos sans jugements, et c’est en prolongeant son geste que notre mise en scène cherchera à interroger le spectateur sur ce qu’il voit, à le rendre actif sans aiguiller son appréciation, le renvoyant à ses propres limites.