Le désir de mettre en rapport nos univers nous a conduits à prendre comme point de départ une œuvre fondatrice : La Mouette d’Anton Tchekhov. Mais ce n’est pas ça, ce ne sera pas ça, ce ne sera pas La Mouette. Pas une adaptation, ni même une réécriture, plutôt une digression, une variation inspirée de l’œuvre : une « non-mouette ».
Interroger l’impuissance, l’inaccompli, le ratage et l’échec de l’idéal comme le terreau de notre monde contemporain. Chercher ce symptôme d’une mouette mazoutée, tuée au bord du lac duquel elle n’est jamais partie. Car nous ne nous reconnaissons pas seulement en Treplev ou Nina mais aussi dans l’inassouvissement, le combat pour vivre dans des rêves non réalisés que tous les personnages de Tchekhov portent en eux ; ils sont, nous sommes, tous des Mouettes.